
28 Mai Couple: comment survivre à l’expatriation et rester soudés ?
L’expatriation chamboule. Elle nous bouscule à titre individuel, et a fortiori elle perturbe le couple. Tout ce qui constituait la norme disparaît soudainement. Comment surmonter cette épreuve et rester soudés ? Tour d’horizon de ce qui ébranle le couple en expatriation et des solutions.
Same same but different
Que l’on soit seul, ou en couple, l’expatriation est un changement. Nouveau pays, nouvelles culture, nouvelle langue, nouveaux amis, voire absence de nos amis. Tout ce qui constituait notre norme, notre environnement s’évapore soudainement nous laissant face à nous même. Nous ne réagissons pas tous de la même manière à ces changements radicaux. Avant d’arriver, nous avons chacun nos idées sur l’expatriation. Comment elle va se passer, ce qu’elle va nous apporter, les difficultés que l’on va rencontrer. Ces idées nous sont propres. L’effervescence du départ ne nous permet pas toujours de les partager avec notre cher et tendre. En partant en couple, notre moitié est notre phare. Elle est la personne de culture commune. Celle qui nous connait, celle qui va nous comprendre et avoir les mêmes ressentis.
Et pourtant non.
C’est là que la traversée houleuse des couples en expatriation débute. Chacun vit le changement et les pertes de repères de manière différente selon son éducation, son histoire, ses expériences passées et son tempérament. Chacun a donc sa vitesse d’adaptation. On passe tous par les mêmes étapes, mais pas forcément au même moment ni avec la même intensité. Chacun doit trouver sa place et son équilibre dans ce nouvel environnement. Une fois qu’il est trouvé à titre individuel, c’est au couple de trouver le sien. Savant mélange de patience, compréhension et de lâcher prise.
Chacun ses priorités
En tant qu’individus, nous n’accordons pas la même importance aux différents éléments de notre environnement. Ainsi, l’un va ressentir de manière plus violente l’absence de ses proches alors que l’autre va, lui, s’arracher les cheveux avec les différences culturelles et l’intégration de nouveaux codes au quotidien. Chacun accordera de l’importance à sa problématique, voyant celle de l’autre comme moindre. Dans ces moments, il peut même arriver de reprocher intérieurement à sa moitié de ne pas nous comprendre. On se sent encore plus seul car incompris et agacé par l’autre qui s’attarde sur des éléments qui nous semblent secondaires pendant que nous sommes, nous, en réelle souffrance.
Le tourbillon de l’installation avec son lot de démarches administratives ainsi que le travail du conjoint envoyé ici étant enclenché, nous avons peu de temps pour mettre les choses à plat et discuter en tête à tête de comment chacun vit les choses. Nous enfouissons donc une première rancœur à l’égard de notre partenaire.
Plusieurs autres facteurs peuvent peu à peu engendrer de l’éloignement au sein du couple :
L’éloignement social
Nous en avons parlé dans cet article sur Comment retrouver sa place en expatriation lorsque l’on ne travaille pas ? Ne plus pouvoir travailler en expatriation est un repère clé qui s’effondre. Sur les 70% des personnes souhaitant retravailler durant leur expatriation, 28% des personnes qui retrouvent un emploi considèrent que c’est une rétrogradation dans leur carrière. (Sources : Enquête Expat Communication 2017). Face à elles, le conjoint est, lui, happé par la mission qui l’a amené ici. La pression est forte, pour lui. Il a plus de responsabilités, le facteur interculturel complique certaines choses. Il a l’impression de ne pas avoir le droit à l’erreur car il est désormais le seul salaire du ménage et tous ces changements ont été mis en place pour que sa carrière se développe.
Dans cette configuration, ni l’un ni l’autre n’a l’impression que son conjoint le comprend. « Tu ne te rends pas compte de ce qu’est mon quotidien ici »… et en effet, aucun des deux ne se rend compte du quotidien de sa moitié dans ce nouveau pays. Entre frustration, carrière professionnelle, pression, ennuie et incompréhensions. Un deuxième facteur de rancœur naît au sein du couple.
L’éloignement géographique
Etre envoyé à l’étranger par son entreprise est souvent synonyme de nombreux déplacements sur la zone. S’il était possible de tout faire à distance, il n’y aurait pas de ressources envoyées sur place à temps plein. Qui dit déplacements pour l’un, dit quotidien en solo pour l’autre. Encore plus solo si en tant que « accompagnateur » nous ne pouvons pas travailler. Etant pleines de ressources, on ne s’ennuie certes pas pendant les déplacements de notre cher et tendre. Lorsqu’il rentre, nous sommes à jour de tout ce que nous avions à faire et sommes dispo à 400% pour passer du temps avec lui… Alors que lui est éreinté par les voyages et les décalages horaires et n’attend qu’une chose : qu’on lui fiche la paix. Il en va de même au quotidien après une journée lambda. Nous n’avons pas forcément les mêmes besoins de l’autre que lorsque nous étions dans notre routine où les deux membres du couple avaient un rythme soutenu.
En expatriation, celui qui travaille peut se sentir oppressé par ce besoin qu’a son conjoint, alors que pour ce dernier, le fait de ne pas assouvir ce besoin est une marche de plus sur la pyramide de la solitude. Troisième facteur de rancœur et d’incompréhension au sein du couple expatrié.
Le changement d’estime de notre partenaire
Au départ, l’expatriation en couple c’est beau. On s’aime, on fait des concessions, (voire des sacrifices) et on se suit au bout du monde pour aller construire notre nid d’amour sous le soleil. Cependant, au fil des jours, la réalité se teinte autrement. Notre expatrié a un certain succès professionnel. Il a une vie sociale en dehors du couple. Il relève des challenges au quotidien, bref, il a une vie professionnelle chargée mais épanouissante.
Le conjoint expatrié est rarement dans cette même dynamique. Au fil des semaines, la concession de « ta carrière en premier, on verra pour moi ensuite » peut pencher vers la jalousie de voir son conjoint progresser alors que de notre coté les journées sont longues. Le soir, l’expatrié retrouve une moitié qui n’a pas de grands accomplissements à raconter. Une moitié qui se plaint à demis mots sur des sujets qui semblent en total décalage à notre expat. De plus, en tant qu’accompagnateur, que l’on souhaite travailler ou non pendant l’expatriation, il y a une période où on est dépendant financièrement. Même si la situation coule de source compte tenue de la concession de tout quitter pour suivre le conjoint muté, tout le monde n’est pas fait pour être dépendant financièrement. Ni être celui dont on dépend.
Une certaine rivalité, ou au contraire, une baisse de considération peut ainsi s’installer au sein du couple. Le tout assorti de jalousie. Un quatrième motif de rancœur vient s’ajouter au quotidien des couples expatriés.
Près des yeux, loin du cœur
Dans un contexte ou les problématiques quotidiennes s’opposent, le couple n’a parfois plus beaucoup de choses à partager et la complicité s’estompe peu à peu. Hors c’est une période où il doit également reconstruire son cercle social. Le cercle commun ainsi que celui de chacun de ses membres. En attendant que ce cercle se reconstruise, le couple est en tête à tête. Et même si on aime notre moitié, il est bon d’exister sans qu’elle soit en permanence à nos côtés. Il peut donc y avoir un ras le bol de ne jamais avoir de moment à soi vs un sentiment d’oppression de toujours voir la même personne avec qui de surcroît on ne se retrouve plus sur la même longueur d’ondes. Le manque de nos proches restés en France se fait encore plus ressentir et la rancœur d’avoir dû tout quitter pour changer de pays et suivre son conjoint est pesante. Cinquième motif de rancœur.
La solution
Dans ce contexte ou les tensions sont exacerbées par la distance et les non dits sur lesquels chacun rumine dans son coin, il est primordial de retrouver sa place et de reconstruire son environnement. Pour cela, il faut que chacun des membres du couple ait son projet personnel au sein de ce projet de couple qu’est l’expatriation. Ce projet personnel peut prendre n’importe quelle forme. Il n’est pas question ici de révolutionner le monde ni de trouver le prochain prix de l’innovation. La problématique pour le conjoint accompagnateur est de ne vivre dans ce nouveau pays que pour le projet de couple. Il a laissé son statut social dans son pays d’origine et n’est plus que le « conjoint de ». En construisant un projet qui lui est propre et qui fasse sens pour lui, le conjoint va se sentir réellement exister. Il va voir la valeur ajoutée pour lui et une compensation qui fasse sens par rapport aux concessions qu’il a faites pour venir dans ce nouveau pays. Il ne subira plus son expérience à l’étranger mais au contraire la maîtrisera. L’expatriation se veut être un projet de couple. Construit à deux. Cependant, en parallèle de ce projet de couple, il ne faut pas oublier le projet personnel. Ce qui va nous garder la tête hors de l’eau et nous donner des ailes au fur et à mesure que les mois vont passer.
Faites-vous accompagner!
Afin de retrouver votre place et trouver votre projet personnel dans cette expatriation, le coaching peut vous aider. Grâce au coaching, vous ne serez pas seule à démêler vos pensées, à mettre à plat les choses afin de prendre du recul et voir la situation sous un nouvel angle.
Afin de commencer dans cette direction, je vous invite à télécharger gratuitement le document : Mon pourquoi et mes objectifs d’expat’. Il vous permettra dans un premier temps de prendre un moment pour vous et réfléchir à ce qui vous a poussé à venir en expatriation. Ce qui vous a fait dire « oui ». Dans un second temps, vous serez guidée afin de trouver vos objectifs d’expat’. ce que vous souhaitez accomplir pendant vos années hors de France. Une fois vos objectifs en main, vous pourrez définir plus facilement votre projet personnel d’expatriation.
Si vous souhaitez que nous discutions de votre situation, que je vous accompagne à définir votre projet ou que je vous aide à démêler vos pensées, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous gratuit de 30 min avec moi.
Bonne expat’!
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