
30 Avr Expatriation et dépendance financière: comment vaincre la culpabilité?
A l’heure où les femmes mettent un point d’honneur à être les égales de ces messieurs sur le plan professionnel, « suivre » notre cher et tendre en expatriation suscite un certain malaise chez beaucoup d’entre nous. L’impression d’un retour à l’époque de nos grand-mères. Entrée délicate dans l’expatriation avec le tabou de la dépendance financière. Selon une étude d’Expat Communication (2017), le « conjoint accompagnateur » est à 92% la femme. Cet article sera de ce fait principalement dirigé au féminin.
La difficulté number 1
Selon la même étude, 50% des personnes interrogées affirment que la première difficulté que rencontrent les conjoints « accompagnateurs » est la dépendance financière. En effet, rare sont celles qui trouvent un emploi dans le pays d’accueil. Quand bien même elles en trouveraient, quid des conditions de travail, des vacances et du salaire ? Parfois le calcul est vite fait : il est plus logique de ne pas travailler plutôt que d’être payé des clopinettes dans un boulot pour lequel on est surdimensionné le tout avec trop peu de vacances pour rentrer voir la famille. La décision est donc prise : chômage temporaire pour « l’accompagnateur ». Le couple vivra avec un seul salaire en expatriation. Nous qui avons été élevées dans l’optique de nous assumer. De faire ce que nous voulions quand nous voulions car nous gagnons notre propre argent. L’expatriation remet fréquemment cette notion en question.
La conséquence directe
Conséquence directe plus de salaire. Certes. Mais au revoir également tout ce que notre travail nous apportait : cercle social, adrénaline, confiance en soi, reconnaissance. Sans parler du trou dans le CV que cela va engendrer et que l’on va avoir toutes les peines du monde à expliquer lors de notre retour.
Effet de ricochet sur le statut
On pourrait éventuellement se conditionner et mettre toutes ces pensées de côté. Mais c’est sans compter sur la fameuse question qui revient à chaque fois que l’on rencontre de nouvelles personnes : « et toi, tu fais quoi ? ». Nous avons l’option de partir dans un grand monologue expliquant que « avant », nous étions médecin / professeur des écoles / responsable logistique etc et que nous avons tout quitté pour suivre Monsieur dans sa course folle à l’ascension professionnelle. Ou nous avons le chemin plus court qui consiste à dire que nous sommes « la femme de ». Valorisant n’est-ce pas ? L’esprit d’autonomie dans lequel nous avons été élevées est resté en salle d’embarquement à Paris…
La culpabilité des vacances à plein temps
En effet, pas de travail = pas de salaire mais énormément de temps pour soi. Cependant on n’ose pas dépenser. On propose un café plutôt qu’un déjeuner à nos nouvelles copines. On souhaite combler nos longues journées mais on se lance avec parcimonie dans de nouvelles activités. On culpabilise en effet de s’amuser pendant les heures ouvrées alors que l’on a un bac+5. D’autant plus que ce n’est pas avec notre compte perso que nous payons mais avec celui « du couple ».
Le regard des autres et de notre homme
S’en suivent bien entendu les questions sur la légitimité du port de culotte à la maison. « Vu que je ne contribue plus aux dépenses, quelle est ma place ? » « Mon homme m’a connue avec un poste à responsabilité, comment vais-je continuer à l’intéresser si je n’ai rien de palpitant à lui raconter de mes journées ? » « et si jamais on se quitte qu’est-ce que je vais devenir ? » « Si je me laisse vivre il va vraiment croire que je suis une flemmarde qui profite de lui ». Sans parler de ce que pensent potentiellement nos amis, notre famille (et la belle famille). Bref. Là ou certains pensent que se prélasser au bord de la piscine sans aucun scrupule est facile. Nous, nous aurions besoin de cours pour apprendre à déculpabiliser.
Mettre à plat les choses
La première chose à faire selon moi est bien entendu de discuter de ce changement de situation financière avec votre moitié. Il est en général conscient des sacrifices que vous faites en le suivant et en quittant (entre autre) votre emploi. En bons français que nous sommes nous avons forcément du mal à aborder les sujets financiers. Il est cependant primordial de mettre les choses à plat dès que possible. Parler de comment vont se passer les choses au quotidien ? Quelles sont les possibilités d’épargne que vous avez ? Comment allez-vous continuer à cotiser à votre retraite ? Toutes les questions qui vous trottent dans l’esprit doivent être abordées. Ainsi, vous pourrez anticiper en vous mettant en situation et limiter au maximum les surprises de dernière minute.
C’est entre vous et vous
Avoir mis les choses à plat avec votre conjoint permettra ensuite d’aborder plus sereinement certaines questions pénibles comme le regard des autres. Ceux restés en France et qui continuent à travailler. Ceux qui pourraient penser que vous profitez de la situation et qui ne comprendront pas du tout lorsqu’en plus vous leur direz que ladite situation est inconfortable. Prenez le temps de parler ensemble de vos peurs. Trouvez ensemble les mots pour expliquer (à vous-même surtout) comment vous allez fonctionner dans cette nouvelle configuration. Plus les choses seront claires en amont, et moins compliquée, dans les faits, sera la situation.
Quels sont les plans B?
Une fois que le sujet est sur la table, profitez également de cette phase pour discuter d’éventuels plans B. En effet, si vous n’arrivez pas à vous faire à l’idée de ne pas contribuer aux dépenses du ménage ou de ne pas mettre d’argent de côté pendant ces années à l’étranger, quelles pourraient être les solutions ? Des placements ? Une assurance vie ? Un achat immobilier à votre nom ? Une nouvelle activité pro hors du circuit classique ? (Afin d’éviter les contraintes que nous avons mentionnées au début de cet article). Plusieurs possibilités s’offrent à nous dans ces moments. Rappelez-vous : l’expatriation est un cadeau !
Votre contribution à vous
Vous pouvez également profiter de cette ouverture du sujet pour amener sur la table les rôles que vous remplirez de votre côté. Ces rôles n’auront pas une contribution monétaire, certes, mais ils seront nécessaires à la bonne intégration et au bon déroulement de votre nouvelle vie en terre étrangère. Vous avez l’impression que l’ère de nos grands-mères est de retour ? Il y a en effet des similitudes. Cependant elles étaient les piliers du foyer. Vous voyez où je veux en venir ? C’est seulement une autre forme de contribution. Un autre rôle. Mais nécessaire.
Différentes formes
Il est ici question par exemple de l’installation du nouveau cocon. C’est en effet un élément clé dans l’expatriation que de se recréer un environnement (matériel et humain) au sein duquel on se sente bien. La connaissance de la ville afin d’y avoir ses repères et de s’y sentir rapidement chez soi est également un point essentiel. Autre tâche de taille : la compréhension des administrations locales. Et la, sentez-vous à l’aise d’expliquer à quiconque vous rira au nez que se battre avec la CPAM en France c’est déjà fatigant, mais le faire dans un pays dont on ne maîtrise pas encore ni la langue, ni les codes, ça mérite une médaille olympique !
LA solution pour ne plus culpabiliser
Dans tous les cas, afin de faire passer la dépendance financière pendant votre expatriation au second rang, il est primordial que vous ayez en tête votre pourquoi et vos objectifs d’expat’. Ce sont vos clés pour ne pas subir votre expatriation. Les clés pour profiter de ces années loin de chez vous et de votre travail et construire votre projet. Avoir quelque chose qui vous mène vous. Quelque chose dont vous serez fière lorsque le retour approchera.
Si vous n’avez pas encore trouvé votre pourquoi et vos objectifs d’expatriation, je vous propose ce guide à télécharger gratuitement. Il vous aidera, pas à pas, à définir pourquoi vous êtes ici et ce que vous souhaitez réaliser.
L’équilibre a trouver dans sa vie d’expatriée
Trouver sa place en expatriation est un équilibre délicat mais primordial. Il se trouve via l’acceptation de la nouvelle situation financière lorsque celle-ci est différente de celle que l’on quitte mais également via beaucoup d’autres facteurs. Si vous souhaitez que nous discutions de votre situation et que nous travaillons ensemble afin que vous trouviez votre équilibre en expatriation, n’hésitez pas à prendre un rendez-vous gratuit avec moi.
N’oubliez pas que l’expatriation est un cadeau. Un nouveau champ des possibles s’ouvre à vous. Ne pas contribuer financièrement aux besoins du couple ne vous empêche pas d’apporter autre chose. Votre cher et tendre a très certainement conscience des concessions que vous avez faites pour son évolution professionnelle. Vous pouvez donc voir votre dépendance financière temporaire comme une compensation et une opportunité de découvertes infinies.
Vous pouvez également retrouver cet article sur Le petit Journal.
Sandra
Posté à 09:35h, 18 juinMon conjoint même si nous ne sommes pas encore mariés ne veut pas reconnaître les sacrifices que j’ai pour le rejoindre dans son pays aussi en partie le mien par les origines.
Il m’a quand même dit il y a peu que c’est lui qui ai ouais le rejoindre … alors que je l’ai fait par amour … car monsieur n’aurait jamais eu le cran de le faire lui … monsieur met la barrière de la langue en cause … mais c’est le cas de beaucoup de gens qui choisissent de s’installer dans un autre pays. De plus il aime bien son poste.
Je participe actuellement à une partie du loyer sachant que je ne travaille plus depuis janvier puisque j’avais entre temps demander une disponibilité à mon travail … et d’autres dépenses …
Je ne peux cpas continuer indefinement à participer à celles ci . D’autant plus que pour notre couple dure malgré la distance je ai pas compter les aller et retour pour le voir en devant le payer voyage logement et autre … puisque monsieur n’a pas été capable de faire l’effort de venir me voir …
J’ai mis de côté ma carrière professionnelle, séparé logement famille et amis … et dit adieu à mon train de vie d’avant. Donc je limite au maximum les sorties les déplacement.
Je m’occupe presque exclusivement de l’entretien du logement …
Ophélie Terrien
Posté à 11:47h, 18 juinBonjour Sandra,
En effet, un réel équilibre est a retrouver.
N’hésitez pas à me contacter afin que nous puissions en discuter.
Chaleureusement
Ophélie